La Playmate du Jour des vidanges (Miss octobre 2006)

La playmate du Jour des vidanges (octobre)
Blanche Théolet appartient à un petit groupe d’écrivaines féministes expérimentales qui ont connu, durant les années 70, leur belle heure de gloire (une heure cinquante minutes, exactement. Un mardi.) On la compare régulièrement aux poétesses et romancières du courant formaliste Lamila Ousékava, Gamoua Sgogozsla, Douky Vienztostila et Nicole Brossard. Expérimentale, le mot n’est pas un excès de vocabulaire en ce qui la concerne puisque Théolet s’est créée elle-même, en chair et en texte, lors d’un laboratoire d’écriture à Val-David en 1966. Sémiologue diplômée, Théolet passe la majeure partie des années 70 à ses recherches portant sur le sens significatif du signifié en tant que signifiant, avant de se lancer, en 1978, dans un immense travail à propos de la signification significative du sens en tant que signifié, et de tout abandonner, en 1979, pour suivre des cours de futon expérimental et signifiant. Ce n’est qu’à l’aube des années 80, au mépris des modes, qu’elle se fait greffer des grosses lunettes laides et qu’elle opte définitivement pour la coupe « j’ai des amies lesbiennes. »


Extrait du roman
« C’était là, peut-être»
de Blanche Théolet


« Tu es là. Je puis te voir depuis moi. Mais où se cache ton âme. Voilà que tu quittes. Tu t’en vas. Je reste là. Ton âme émerge. Ton âme est moi. J’en suis émue. Je me lève. Tu reviens. Ton âme s’en va. Avec moi. Je reviens. Tu n’es pas là. Mon âme est toi. Tu reviendras. Je ne serai plus là. Mon âme y sera. Il partira. Tu t’en iras. J’irai là-bas. Ton âme avec moi. Mon âme avec ça. Nous ne trouverons pas. Ça s’en ira. Avec toi. Avec moi. Mon âme et toi. Toi tu moi je. Des âmes. Tiennes. Miennes. Toi. Un autre. Ça. D’autres et d’autres. Encore d’autres. Puis aucun autre. Puis un autre qui s’en ira. Et c’’est ça qui est ça. »

(Note : à la fin de cet audacieux roman apocalyptique, la fin du monde arrive. Puis, la fin du monde s’en va. Puis elle revient « juste pour voir » avant de s’en aller et de revenir. Mais il n’y a plus personne et le métro va fermer bientôt. Plus tard, d’autres vont arriver avant de s’en aller et de revenir, pour faire la vaisselle et vider les cendriers.)


-La semaine prochaine, Blanche Théolet tombera tête première dans un bassin de déjections humaines, et ce, uniquement pour vous divertir.

Comments

Doparano said…
J'attends la suite avec grande impatience. Je craint qu'elle se noie, mais bon je vais tenter de ne pas trop anticiper la suite...




Une réponse à votre commentaire méchant et gratuit se retrouve sur mon blog à moi.
Avant d'écrire votre prochain billet sur cette disciple de Lesbos signifiante, puis-je lui passer un pince-nez, de peur effectivement qu'elle se noie dans le caca-humain?
Perrasite said…
La théoletisation du bon goût viendra à bout des fonds de bouteilles lucides. Mais pour vivre, continuera-t-elle à vendre des maisons à Val-Alain ?
Anne Archet said…
En tant que fan #1 de France Théoret et aussi en tant que femme arborant la coupe «j’ai des amies lesbiennes», je me dois de protester vigoureusement.
Comme je connais la médecine chinoise, je me permets d'ajouter que la lesbienne Théoret appuie fort probablement sur le méridien du scrotum avec la main droite derrière son cou.

Anne Archet, pouvez-vous nous signifier l'endroit où sa main gauche appuie vous qui connaissez des lesbiennes et fort probablement la médecine chinetoque?
Jef... said…
C'est presque profond son roman, sérieux, j'en ai eu les larmes aus yeux, ou était-ce parce que je ne pouvais plus arrêter de rire ?!
MienBlog said…
Je retiendrais surtout le choix judicieux des couleurs des fontes.

Pour ce qui est de son axtrait, je n'ais pas un QI assé haut pour en saisir le sens profond, moins profond et reprofond.

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