INDIANA ZHOM À PARIS

Indiana Zhom à Paris
Journal particulier (morceaux choisis)


Photo ci-dessus : La Parisienne typique ; affable, joviale et avenante. Séverine. Ah! Séverine! Tendre et délicate Séverine. Son nom évoque immédiatement la Belle de jour de Luis Bunuel, interprétée par Catherine Deneuve. Séverine : son sein petit, son œil humide, son geste gracile, son autre œil humide. J’ai un peu déchanté en apprenant que toutes les Parisiennes, sans exception, s’appellent Séverine (sauf Catherine Deneuve), mais cette Séverine-là est la Séverine des Séverine. Elle taille des pipes, trime des touffes, tricote des pulls et tond le gazon comme seule une Séverine sait faire.




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Aéroport de Montréal : Aux douanes, les gendarmes m’ont dirigé vers un petit local sans meubles en compagnie de trois grands noirs chauves et bien membrés. Pour sauver du temps, j’ai tout de suite baissé mon pantalon, car j’avais déjà compris qu’ils étaient à la recherche d’une arme de destruction massive, au moins d’un objet oblong et contondant : Il n’ont pas été déçus. Mais, après avoir longuement examiné l’objet, ils m’ont vite relâché, prétextant que ledit objet « ne constituait pas une menace pour la sécurité internationale. » Je suis ressorti presque insulté. Sept heures plus tard à l’aéroport Charles De Gaulle, même manège. Cette fois, les gendarmes (des algériens, toujours chauves et bien membrés) ont investi mes valises, fouillé mes bagages, remué mes affaires personnelles, à la recherche, disaient-ils, d’un « très, très gros pénis. » Ils n’ont pas été déçus. Mais quand ils ont réalisé que je m’étais procuré l’objet au Duty Free, en toute légalité, ils m’ont aussitôt relâché.

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À l’hôtel, nous logeons dans la Chambre des Maîtres, une salle relativement étroite, semblable à cette pièce de logement où, en Amérique du nord, l’on range habituellement un balai ou un cadavre. Afin d’y pénétrer, nous avons dû soumettre nos corps à de généreux massages huilés et à d’audacieuses contorsions. Après effort, nous avons réussi à nous introduire, mais nous-nous sentions comme deux chaises pliantes encastrées l’une dans l’autre. Cela nous a toutefois permis d’expérimenter de nouvelles positions érotiques : à défaut de pouvoir pratiquer confortablement le 69, nous avons tenté le 54 et le 23, pour finalement revenir au 11, beaucoup plus commode en ces lieux. Quoi que, fatigués par le voyage, les longues marches, et repus de nourritures riches, nous avons aussi souvent opté pour le 00.


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Après une longue promenade à travers les rues du Marais, j’ai dû être hospitalisé d’urgence en raison d’une overdose de « Caractère historique des immeubles des 3e et 4e arrondissements. » Pour le sevrage, on m’a soumis à des projections de photographies du Complexe Desjardins, un long diaporama accompagné d’une chanson célèbre de Robert Charlebois. Au bout de quinze minutes, je ne voulais plus du tout revenir à Montréal…

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On se fait des tas d’idées sur l’ardeur sexuelle des Français. Chez le Parisien ordinairement lettré, tout passe par l’oreille. Dès le premier jour j’ai compris cette chose : Ne JAMAIS aborder le premier Parisien venu en lui disant « Puis-je t’enculer sauvagement s’il te plait? » Ça les laisse de glace. Les Parisiens prononcent tous leur « EN » comme si c’était des « ON », et leur « AIS » comme si c’était des « É. » Aussi, au premier Parisien venu, dites plutôt « Puis-je t’onculer sauvagemont s’il te plé» et vous serez très bien entendu… Et peut-être même très bien venus…

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Soirée « parisienne. » Au menu : gratin de chèvre chaud caramélisé, tartare de chèvre, rognons de chèvre sauce madère, vin mouton Rothschild, gâteries, café. Enivrés, nous-nous sommes ébattus, fenêtres ouvertes : tout Paris pouvait témoigner des multiples orgasmes de ma Lady. Et de Séverine, avec laquelle nous avons fait l’expérience d’une position sensationnelle, le 457. Cette nuit de stupre restera à jamais gravée dans ma mémoire. Nuit de rêve. Nuit de roman. Les cris de jouissance se mêlant au bêlement des chèvres. Je n’oublierai jamais.
(à suivre)

Comments

Coyote inquiet said…
Ah, Pââââââââris !... Si romantique, si hospitalier, si humain !... Voir Pâââris, puis revenir crever dans sa merde, heureux, reconnaissant envers la vie, se délectant du souvenir de Séverine qui te fait un doigt d'honneur, du chant des klaxons et de la mélopée des insultes... Je t'envie, Zhom...

Welcome back !
Perrasite said…
Tous ces dîners tard
pour combien de dinars ?
Et puis aux douanes, avez-vous aussi eu droit au chien renifleur de bite de H?
Kayou said…
...Question d'accent, oui, mais aussi question de culture...

Je me suis rendu parfaitement ridicule quand j'ai demandé ou étaient l'Oratoire Notre-Dame et la Place Versailles...

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