Bonne fête papa


Non, il n’est même pas mort, le mien…
Il grouille encore. Toujours en forme. Il va me survivre, c’est presque certain. Je vous entends déjà d’ici, lecteurs fluettes : « Mais enfin, ce n’est pas une façon de parler de son père! » ou « Zhom doit vraiment le détester!» Vous ne le connaissez pas, vous ne connaissez pas son humour, son esprit, sa morbide bonne humeur. Il est d’ailleurs un de mes lecteurs les plus assidus -ce qui en dit long- mais par pudeur (et par méconnaissance du système Blogger) n’ose aucun commentaire. Honnêtement, je n’ai pas envie d’écrire à propos de mon père : Il est un secret, et je me sens presque traître ici de vanter ses mérites ou d’en parler comme de « mon petit papa à moi. » Ce n’est pas son genre et ce n’est pas mon style. On s’entend bien. Moi non plus je n’aime pas beaucoup les convenances affectueuses –fête des pères, fête des mères, Saint-Valentin, et même les anniversaires, les vernissages, les funérailles, les lancements de livres et les mariages. En cela, Zhom a de qui retenir, comme on dit. Je crois même parfois être devenu pire que lui. Je l’aime et je sais qu’il m’aime. Être aimé, ou juste toléré par ce personnage solitaire est une sorte de cadeau. Et comme l'écrivait Cioran quelque part, « De tous les êtres, les moins insupportables sont ceux qui haïssent les hommes. Il ne faut jamais fuir un misanthrope. » Aussi je ne me tiendrai jamais trop loin de Maurice…

Allez, finissons-en avec ces mielleuses sensibleries et retournons à nos Orbs, à nos Veezes et à Moores…

-Je t’embrasse, vieux. Et donne un bec à ma mère. Elle aussi, un jour prochain, aura droit à son sac au Jour des vidanges!

Comments

Catherine said…
J'imagine très bien ce Maurice à votre table. Vraiment, on est quelque part dans le match parfait ici. Si je n'étais pas à ce point anti-sensibleries (aheum!) je verserais une larme...
Perrasite said…
Belle lettre pour Pôpa. Que dis-je, quel sac !
Roch Plante said…
J'ai peur. Zhom a vraiment dû être enlevé par le Chef des Orbs pour écrire cet aveu d'amour filial dans lequel on ne retrouve pas même un picogramme d'absurdité.
Perrasite said…
Toujours dire la vérité en face de son créateur.
Kayou said…
Réjean : Comment, "pas un pictogramme d'absurdité"?! Zhom EST absurdité! Digne fils de l'Absurde lui-même!
Coyote inquiet said…
Merde, Zhom, c'est presque beau. Tu t'égares, fais attention...
Kayou said…
Coyote : C'est Lady qui m'émeut et me donne le motton. À force d'entendre parler de la mort de son père, je serais impoli et sans-coeur de ne pas penser au mien, qui est vivant. Rongé par les cloportes, vêtu de guenilles, mais vivant!
Anne Archet said…
Picogramme. Pas pictogramme. Quand Réjean Ducharme en personne nous adresse la parole, le moins qu'on puisse faire c'est de le lire attentivement.

Ceci étant dit, j'ai toujours détesté la fête des pères. Comme l'a si bien dit Guy Corneau : père inconnu, fille débauchée.
Kayou said…
Réjean et Archet : Désolé pour cette indigne faute de frappe, il y a effectivement un T superflu...
J'avais fumé trop de H.
Anne Archet said…
Vilain garnement ! Baissez votre pantalon sur le champ, que je vous inflige la correction que vous méritez !
Kayou said…
Archet : Plus fort!
Je ne sens rien!
J'ai des cors aux fesses!
Anne Archet said…
Attendez, je vais sortir mon vozer de cuir clouté.

Clac !
Roch Plante said…
Anne, autant te l'avouer tout de suite: je ne suis pas Réjean Ducharme, je suis... Li Xandu Chang, ton père!
Kayou said…
Archet : Et moi je suis Raymond Chang, ton neveu, directeur photo des meilleurs films de ninjas signés Godfrey Ho (yeah!)
Anonymous said…
Excellent, love it! » » »

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