Voilà, c’est fait. Quelques braves bonzes du showbiz québécois osent enfin investir dans la production d’une gigantesque comédie musicale inspirée des œuvres de Christian Mistral, projet auquel j’ai consacré dix ans de ma vie (sans avoir lu les livres, faut le faire!) Vous dire que j’ai sucé du relationniste et du producteur pour en arriver à mes fins! Mistral me doit tout. Son ingratitude me chagrine un peu mais ne m’étonne pas vraiment : Déjà, à l’époque de Vamp , pendant que je corrigeais les épreuves chez lui, nu, huilé, enchaîné et soumis, il me reprochait de n’être qu’un « hostie de loser pas capable de chier un roman tout seul. » J’avais onze ans, mais j’étais intellectuellement éveillé, je cherchais déjà, dans ce monde fou rempli d’hypocrites, un mentor, un maître, un druide, une soupape. Souvenirs, souvenirs… Mistral me doit tout jusqu’à son nom. Il s’appelle en vérité Luc Cyr. Ensemble, nus, huilés et intellectuellement éveillés, nous avons convenu que « Christian Mistral » ...